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TPE 1L 2008
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19 novembre 2008

Étude comparée d'un extrait précis du roman La Princesse de Clèves et du film La Belle Personne.

   

     Après l'étude générale de la transposition de l’œuvre de Mme de La Fayette, nous allons nous intéresser à un exemple précis pour illustrer notre analyse. Cet exemple sera la scène finale du livre et du film qui comprend l'unique et dernière conversation entre Mme de Clèves/Junie et M. de Nemours ainsi que le dénouement  de leur histoire d'amour.

 

 Tout d'abord cette scène de l'histoire présente de nombreuses similitudes entre le film et l'œuvre littéraire. En effet cette conversation ne démarre qu'après un temps de silence précisé dans le roman «  ils demeurèrent quelque temps sans rien dire » (Quatrième partie) et qui prend une certaine importance dans le film de Christophe Honoré où les deux protagonistes, sous la mélodie d'un clavecin (rappelant l'époque de Madame de Lafayette), n'osent se parler et changent, à chaque nouvelle prise de vue, de position sur le lit placé au centre du champ de la caméra. Ce temps de silence dans le film crée un effet d'attente sur la conversation à venir entre les deux personnages principaux.

Dans cette conversation, les deux héroïnes parlent de sujets similaires, par exemple la jalousie avec un rappel de la lettre «  Rien que cette lettre dans quel état elle m'avait mise » (La belle personne), et la référence aux amours passés de M. de Nemours « Vous avez déjà eu plusieurs passions » (La princesse de Clèves). Par ces motifs, les deux héroïnes tentent de convaincre M. de Nemours de l'impossibilité de leur amour, en donnant pour motif principal la jalousie. Cette jalousie est marquée par cette phrase de Mme de Clèves « Je vous croirai toujours amoureux et aimé » et la phrase similaire de Junie « J'aurai toujours l'impression que tu seras aimé et amoureux d'une autre », cette jalousie qu'anticipent les deux héroïnes, rappelle cette souffrance qu'engendre la passion (rappelons que la souffrance est une des caractéristiques du mythe amoureux). Les deux jeunes femmes tentent de se convaincre elles-mêmes de l'impossibilité de leur passion en rappelant souvent l'état éphémère de l'amour « s'aimer c'est pour un certain temps » (La belle personne), confirmant ainsi leur volonté de se protéger d'un amour qui est voué au drame.

Finalement, la décision de Mme de Clèves sera la fuite pour tenter d'atténuer sa passion jusqu'à l'oubli, en rentrant dans un couvent. Junie prendra elle aussi la fuite en embarquant dans un bateau dont on ne connait pas la destination, ce qui laisse le spectateur particulièrement libre d'imaginer une toute autre suite à l'histoire de Junie et Nemours. Le film s'achève sur un gros plan sur Junie qui semble triste, mais néanmoins toujours aussi stoïque. Elle semble savoir qu'elle a fait le meilleur choix pour elle-même.

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